Extrait du dictionnaire géographique, historique et statistique
des communes de la Franche-Comté et des hameaux qui en dépendent
classés par département
par A. Rousset
Tome 3
département du Jura
1855

Jeurre, villa Jurensis, villa Jurensium, vicus Jurensis, Juriasum, villa de Juero, Gerre, village de l'arrondissement de Saint-Claude, canton, perception et bureau de poste de Moirans ; succirsale, dont dépend Grand-Châtel ; à 8 kil. de Moirans, 17 de Saint-Claude et 49 de LOns le Saunier.
Altitude : 330 m.
Le territoire est limité au nord par Moirans et GRand-Châtel, au sud par la rivière de Bienne, qui le sépare de Dortans (Ain) , à l'est par Grand-Châtel, Pratz, Vaux, Lavancia et Rhien ; à l'ouest par Martigna, Montcusel, Chancia et la Bienne. Epercy et Douvres font partie de la commune.
Le territoire est traversé par la route départementale n° 8, de Saint-Claude à Lyon ; par le chemin de gr. com. n° 27, de Salins à Dortans ; par les ch. vic. tirant à Martigna, à Châtel et à Douvres ; par la rivière de Bienne, le ruisseau d'Héria, ceux de Martigna, de Guillère, par les deux ruisseaux de Douvres et par le bief de la Creuse.
Le village de Jeurre est situé sur le revers d'un côteau qui s'incline sur la rive droite de la Bienne. Sa position est agréable ; les maisons sont mal bâties en pierre, couvertes de chaume, en tuiles creuses ou plates, ou en tavaillons. Moitié d'entre elles n'ont qu'un simple rez-de-chaussée. Les plus anciennes ne sont que de pauvres chaumières.
La communes de Douvres a été réunie à celle de Jeurre le 25 septembre 1822 et celle d'Epercy le 12 novembre 1823.
Pop. en 1790, de Jeurre, 260 hab.; d'Epercy, 110 ; de Douvres, 59 ; pop. réunie en 1846 , 422 ; en 1851, 385, dont 216 hommes et 169 femmes ; pop. spécif. par kil. carré , 35 hab. ; 81 maisons, savoir : 55 à Jeurre, 17 à Epercy et 9 à Douvres ; 98 ménages. Les plus anciens registres de l'état civil remontent à 1647. Les habitants n'émigrent pas.
Cadastre exécuté en 1854 : surf. territ. 1083h 55a, divisés en 3724 parcelles que possèdent 248 propriétaires, dont 124 forains ; surf. imp. 1030h 83a, savoir : 440 en bois, 270 en pâtures, 158 en terres lab., 75 en prés, 28 en oseraies, 26 en broussailles, 7 en vignes, 4 en vergers, et le surplus enjardins et sol de bâtiments , d'un revenu cadastr. de 2964fr.; cont. dir. en princ. 1892 fr.
Le sol, composé de sable et de gravier, et craignant les sécheresses, ne produit que trois fois la semence. On récolte du blé, du seigle, de l'orge, beaucoup de maïs, des légumes secs, des pommes de terre, du chanvre, des fruits et surtout des noix, un peu de vin rouge de médiocre qualité, du foin et des fourrages artificiels. On importe le tires des céréales et les neuf dixiémes des vins. Le revenu réel des propriétés est de 2fr. 50c. pour cent.
On élève dans la commune des bêtes à cornes, quelques ânes pour le service des moulins et des porcs qu'on engraisse. 15 ruches d'abeilles. l'agriculture y fait peu de progrès.
On trouve sue territoire de la marne, d'abondantes sablières et gravières, des carrières de pierre à bâtir, à chaux et de taille.
Les habitants fréquentent habituellement les marchés de Moirans et de Saint-Claude. L'agriculture, le produit des fromages, la tournerie sur bois, la boissellerie et la fabrication de balles en bois coupé comme de l'osier, forment leur principale ressources.
Il y a un châlet appartement aux sociétaires, dans lequel on fabrique annuellement 5000 kil. de fromage façon Gruyère ; 2 moulins à deux tournants, 2 auberges, 1 cafetier, 1 tabletier, 2 expéditeurs d'articles de tournerie de Saint-Claude, 4 marchands de bois de sciage, 1 charron et un épicier.

Biens communaux : une église, un cimetière à l'entour, un presbytère très vaste, près de l'église, une maison commune construite vers 1838, qui a coûté 8000fr.; elle renferme la mairie, le logement de l'instituteur, la salle d'étude des garçons, fréquentée en hiver par 35 garçons, et celle des filles, fréquentée par 30 élèves. L'institutrice occupe une maison louée par la commune ; un oratoire dédié à la Sainte-Vierge, deux fours communaux, dont un à Jeurre et un à Epercy, et 298h 34a de pâtures, bois et friches, d'un rev. cadast. de 447fr.; et celle de Douvres, 78h 38a de bois et pâtures, d'un rev. cad. de 108 fr.

Bois communaux : Jeurre, 144h 16a ; coupe annuelle, 5h 40a ; essence dominante : buis ; Epercy, 102h 01a ; coupe annuelle, 3h 82a ; Douvres, 22h 18a ; coupe annuelle, 83a.

Budget : recettes ord., 1745 fr.; dép. ord., 1745 fr.
Bureau de bienfaisance : revenu annuel, 160 fr. il a été fondé en 1837 par M. Jean-Louis Monnier, de Jeurre, et doté d'une somme de 200 fr. en 1841, par César Marie Berrod

Ponts suspendus sur la Bienne : une ordonnance royale du 10 septembre 1835, autorisa M. Louis Monnier, député du Jura, à construire un pont en fil de fer sur la Bienne, à Jeurre, et à percevoir un péage pendant quarante ans, qui expireront en 1877 ; ce pont fut construit et a été ouvert au public, en vertu de l'arrêté préfectoral du 25 juin 1837. Il a coûté 60000 fr. Il y a un an, un autre pont suspendu en fer et bois, au hameau d'Epercy, construit en 1838, par une société d'actionnaires qui est aussi autorisée à percevoir un péage pendant 40 ans.

NOTICE HISTORIQUE

Au pont où la vallée de la Bienne vient se confondre avec celle de l'Ain, apparaît le village de Condes, sur l'emplacement de l'antique Condate, ville celtique que les Romains se plurent à embellir. Si de Condes, on remonte la vallée de la Bienne, on ne tarde pas à apercevoir un étroit vallon bordé de hautes montagnes, au fond duquel coule le ruisseau d'Héria. C'est au sommet et à la naissance de cette gorge, que se trouvait le célèbre oppida, si connu sous le nom de ville d'Antre. Jeurre était au confluent de l'Héria et de la Bienne. L'énumèration seule des édifices que ce village a perdus, suffira pour faire comprendre qu'il a dû marquer, aux temps passés, parmi les lieux les plus considérables du midi de la Séquanie, et que sous les empereurs, son importance a dû égaler celle de Condes. Un castrum ou castellum était placé sur la pointe de la colline. Le jésuite Dunod appelle ce quartier, Castellum Gerence, et on dit que de son temps, on voyait encore de grands débris de la forteresse, dont une partie avait servi à la construction de l'église. L'historien Dunod, plus digne de foi que son oncle, dit aussi que l'église paroissiale était sur un roc escarpé et accessible seulement du côté du village, et qu'on voyait sur ce roc, les restes d'un bâtiment romain, temple ou château qui communiquait à la rivière par un chemin couvert, dont il a vu les vestiges. La ville basse occupait le pied de la montagne. Son sol est parsemé de précieux restes d'antiquités. On y a trouvé des inscriptions, des fûts de colonnes, des corniches sculptées, des urnes de formes élégantes, des mosaïques, des tablettes d'albâtre, de granit et de porphyre, des restes d'aqueducs, une bague en or à double anneau, une agathe-onyx ayant servi de sceau et représentant en creux un soldat romain, des fragments de statuettes en bronze, des monnaies de tous les empereurs, jusqu'aux fils de Constantin compris, une médaille de Faustine, une autre en or à l'éffigie de Néron, dont le revers ayant à la légende le mot custos, représente un personnage assis, les jambes croisées, une pièce d'argent de l'empereur Antoninus Pius, et enfin une médaille au type de Nîmes, empreinte des deux têtes d'Auguste et d'Agrippa , d'un côté, et du crocodile égyptien de l'autre, avec les mots Col. Nem. séparés par un palmier. Parmi les inscriptions, nous citerons celle gravée sur une pierre qui a la forme d'un autel païen et sur laquelle on croit lire : BENVSAE MIVCENI F que M. Monnier traduit : aux mânes de Benusa, fille de M. Lucenus, et une autre où on lit : JVLII SVRIAE, en beaux caractères romains. Le temple bâti en l'honneur de Junon, était sur l'éminence de Terra ; c'est là qu'on a trouvé le pied d'une statue de femme, en bronze, attaché à un fragment du piédestal qui la supportait, et un joli bras de bronze, ayant des formes correspondantes à celles du pied. Ce monument était somptueux, à en juger du moins par les morceaux de marbre blanc, ornés de moulures sculptées, qu'on trouve sur son emplacement. Jeurre du être dévasté une première fois par les barbares, en 357, car les médailles qu'on trouve en si grand nombre sur son territoire, s'arrêtent à cette époque. Il se reforma probablement après les victoires de Julien. Ce qui le ferait supposer, c'est que l'auteur anonyme de la vie des Saints Romain, Lupicin et Oyan, dit positivement que Saint Romain se retira dans les déserts voisins de la ville de Jeurre, Vicinas Jurensium Villoe silvas intravit. L'hermitage que ce saint construisit à Saint-Romain-de-Roche est en effet tout prés de Jeurre. On a vu que du temps de Saint Oyan, plusieurs familles patriciennes habitaient encore Condes, il devait en être de même de Jeurre. De 725 à 732, les sarrasins firent plusieurs irruptions dans la Bourgogne. C'est probablement alors que Mauriana, Jeurre et Condes furent détruits. Ce fait paraît résulter de la légende de la vie de Saint-Marin, que nous analyserons à l'article Moirans. Après l'expulsion des sarrasins, Jeurre se rebâtit de nouveau. Il figure parmi les possessions de Saint-Oyan-de-Joux sous le nom d'ecclesia de Juriaso, dans le diplôme de l'empereur Frédéric Barberousse, de l'an 1184 ou 1185.

Seigneurie. Jeurre dépendait en toute justice de la partie de la terre de Saint-Claude, dite de la Grande-Cellererie, propriété de l'abbé. Les sujets étaient main-mortables, taillables et corvéables. Ils devaient les lods sur les mutations d'immeubles, à raison du quart du prix, des cens en argent et en grains, affectés sur chaque meix, outre ceux dus par la communauté en corps, appelés Drolis. La dîme se percevait à raison de onze gerbe l'une pour le froment, et de une gerbe sur seize pour les menues graines. L'abbé avait la chasse et la pêche exclusives, ainsi que les autres droits attachés à sa qualité de seigneur haut-justicier, tels que la banalité des moulins et du four. Le droit de construire des moulins, foules et battoirs sur la Bienne et le ruisseau d'Héria, fut accensé à plusieurs particuliers, dès l'an 1350 à 1753.

Prévôté. La prévôté de Jeurre comprenait Jeurre, Douvres et Grand-Châtel. Elle fut possédée par une famille qui prit le nom de Jeurre et ensuite par celle des Prost.

Fief de Jeurre. La famille de Dortans possèdait un fief à Jeurre, qui ne consistait qu'en une maison seigneuriale, isolée des autres habitations par des chemins, en un jardin contenant une chapelle, près du cimetière, en champs, prés et bois. Philippe, Catherin et Philibert de Dortans en firent hommage à Pierre de la Baume, abbé de Saint-Claude en 1535.

Seigneurie d'Epercy. Le village d'Epercy, désigné dans les titres sous les noms de Esparcis, des Parcins, Esparcisis, Esparcins, Esparcey, est très anciens et avait au moyen-âge un port très fréquenté sur la Bienne. C'était une terre en franc-alleu, enclavée dans la terre de Saint-Claude, mais dont les seigneurs ne relevaient que de Dieu et de leur épée. Ses premiers possesseurs en portaient le nom. La veille des calendes de mai 1251, Guillaume, fils de feu Hugues de Esparcis, du consentement de Aymon de Esparcis, son oncle, vendit à Humbert, abbé de Saint-Oyan, et à son couvent, l'avenerie et la panneterie que lui devaient les habitants de Jeurre (de Juerro), de Douvres et de Grand-Serve (de Grandi-Silva) pour le droit qu'il leur avait concédé de faire des essarts et de couper du bois dans ses forèts. Il leur céda en même temps les meix et les hommes qu'il possédait à Vaux (apud Valles), à Chiria (apud Chyriacum), et ses prétentions sur la morte de Lavancia. Au mois de décembre 1261, Aymonot Guillens de Valoyre (la Vélière), damoiseau, bourgeois de Nantua, et Agnès, fille de Guillaume de Esparcis, son épouse, vendirent à Guillaume de l'Isle, pour 38 livres 5 sols de Vienne, le meix d'Esparcis, situé à Siéges, de franc-alleu, avec les coutumes, services et usages en dépendant, ainsi que ses droits sur Ruent (Rhien) et Lavancia. Au mois de mars 1271, Guillaume de l'Isle de Martigna, chevalier, céda à l'abbé et aux religieux de Saint-Claude, les choses précédentes contre les droits qu'ils avaient dans la paroisse de Dortans, les redevances ecclésiastiques seules exceptées. Au mois d'août 1280, l'abbé Guy, continuellement harcelé par ses moines, qui lui réclamaient certaines réfections de gros poissons du lac de Genève et différentes autres redevances, ne trouva d'autres moyens pour les calmer, que de leur céder les villages de Chanon, Lavancia, Rhien, Sièges, ses droits à Epercey et dans toute la paroisse de Dortans, avec la justice haute, moyenne et basse, les champs, les prés, les forêts, les hommes, les usages, les tâches, les dîmes et les pâturages qui en dépendaient. Au mois d'octobre 1296, l'abbé Etienne de Villards et son couvent, désirant retirer le château de Moirans des mains d'André Chatard, châtelain d'Arben, auquel ils avaient été obligés de l'engager pour avoir 2000 livres viennoises, dont il avait un besoin urgent, prièrent Humbert de Dortans, damoiseau, de leur prêter 1000 livres pour les aider à faire ce remboursement, et lui engagèrent Lavancia et ce qu'ils avaient à Sièges, à Epercy, à Rhien, et dans la paroisse de Dortans. Ce ne fut que le 11 décembre 1421, que les religieux purent racheter ces terres. La seigneurie principale d'Epercy continuait, malgré toutes les conventions précédentes, à rester entre les mains de la branche aînée de la famille d'Epercy. Elle passa par acquisition à Humbert, seigneur de Châtillon-de-Michaille, de 1320 à 1340. Ce gentilhomme eut deux fils de Poly de Viry, son épouse, Pierre et Nicod. Béatrix, fille de Guillaume de Châtillon, seigneur de Chapelle, épousa Louis de Châtillon, Seigneur de Cotaillou et institua son mari pour son héritier universel. Louis donna moitié de la terre d'Epercy aux religieux de Saint-Oyan, et transmit l'autre moitié à Philibert et François de Châtillon, frères, ses neveux. Ces derniers vendirent leurs droits, le 17 septembre 1569, à Louis de Boisset, professeur à l'université et conseiller au Parlement de Dole. Ce dernier poursuivit les religieux pour procéder à un partage. Après de longs débats, les moines consentirent à vendre leur moitié, le 10 juin 1578, à M. de Boisset, moyennant une somme de 1000 livres, et reconnurent que l'acquéreur serait haut, moyen et bas justicier à Epercy ; qu'il aurait seul le port, le péage, le pontonage, moitié de la rivière de Bienne vis-à-vis sa terre, avec le droit de construire toutes usines sur cette rivière. Louis de Boisset laissa deux fils, Guillaume et Humbert. Guillaume, sieur d'Epercy, et grand-juge de la judicature de Saint-Claude, épousa Catherine de Beaufort, dont il eut Louis-François, prévôt de Viry, Prospère, religieuse au couvant de l'Annonciade de Saint-Claude, et Jeanne-Marie, dame de Bellegarde en Savoie. Il était mort en 1622. Humbert de Boisset, par son testament de l'an 1637, institua pour ses héritiers les enfants de son frère. Louis-François de Boisset s'allia à Claudine d'Ensberque, qui le rendit père, 1° de Guillaume, tué devant Orgelet en 1674 et inhumé à Plaisia ; 2° de Jeanne-Humberte, épouse d'Ambroise e Millet ; 3° d'Hélène, épouse de Jean-Baptiste Billon et de Prospère, épouse d'Etienne de Joux d'Arlay, écuyer. La petite-fille d'Etienne de Joux a porté la seigneurie d'Epercy en dot à M. Renaud, subdélégué de l'intendant d'Arbois. M. Renaud d'Epercy, ancien préfet des Vosges, en est le propriétaire actuel.

Château. Le Château d'Epercy, au nord du village, occupait le sommet d'une montagne qui s'élève à pic de tous côtés, excepté au nors-est. De ce côté, il est isolé du reste de la montagne par un fossé creusé dans le roc vif. Il a la forme d'un polygone, imitant un peu un parallélogramme rectangle. S a longueur est de 25 mètres et sa largeur de 12 mètres. A l'angle nord-est s'élève une tour carrée de 15 mètres de hauteur et de 8 mètres de côté. Les murs sont percés de meurtrières et reposent sur le rocher.

Seigneurie de Douvres. Ce village faisait partie de la Grande-Cellererie et appartenait en toute justice à l'abbé de Saint-Claude. Les habitants étaient de même condition et soumis aux mêmes charges que ceux de Jeurre.

Eglise. La paroisse de Jeurre se composait de Jeurre, Douvres et Grand-Châtel, et était un démembrement de celle de Molinges. Epercy dépendait de la paroisse de Dortans. L'église primitive avait été construite sur les ruines et avec les débris du temple de Junon. Elle fut détruite en 1760 et remplacée par celle qui existe aujourd'hui. L'édifice actuel, dédié, comme le précédent, à Saint-Léger, évêque d'Auntun, et martyr, dont on célèbre la fête le 2 octobre, est situé au sommet d'une éminence qui domine tout le village. On y arrive par une rampe d'escalier. Il est orienté et se compose d'un clocher au côté gauche de la nef, d'une nef, d'un choeur rectangulaire, de deux chapelles et d'une sacristie. Le clocher est couronné par un dôme couvert en tavaillons. Les autres parties de l'église sont voûtées en ogive et couvertes en laves.

Château de M. Monnier. Le château de M. Monnier, bâti en 1837, est aussi remarquable par la régularité de sa construction que par le bon goût qui a présidé à sa décoration. Trois statues, de grandeur naturelle, imitées de l'antique, couronnent le fronton. un élégant pont suspendu, en fer et bois, met en communication la partie supèrieure avec un beau parc situé sur une colline, au pied de laquelle s'tend une des rues du village. Cette résidence et ses alentours sont d'un délicieux effets.

Curiosités naturelles. La rivière de Bienne coule à travers des précipices, depuis sa source jusqu'à deux lieues plus bas que Saint-Claude ; mais arrivée à Jeurre, le bassin s'élargit et se développe d'une manière tout à fait gracieuse. Les rochers qui bordent la vallée sont très remarquables. Ils sont percés de grottes, dont la plus belle est celle de Nerbier ; pendant les grandes pluies il en sort une très jolie cascade.

Biographie. Ce village est la patrie de Claude Bourbon, soldat de la garde impériale et chevalier de la Légion-d'Honneur, en retraite à Epercy. C'est un vaillant militaire ayant fait vingt-deux campagnes, est dont le corps est criblé de dix-sept blessures. Il fut laissé pendant trois jours pour mort sur le champ de bataille de Waterloo.

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